En cette période d’élections , je me suis posé cette question :
Que se passerait-il si ces hommes et ces femmes appliquaient les 14 principes du LEAN énoncés par Jeffrey LIKER dans son livre sur le modèle TOYOTA?
J’ai recherché pour 5 principes, quelle devrait-être leur attitude, s’ils voulaient respecter cette philosophie.
1er principe : Fondez vos décisions sur une philosophie à long terme, même au détriment des objectifs financiers à court terme.
Nos dirigeants, devraient prendre des décisions, avec des résultats dont les effets se retrouvent sur le long terme. Ils devraient penser à l’ensemble de leurs concitoyens en faisant des choix qui serviront ceux-ci dans 6 mois, 1 an mais aussi 5, 10 ou 15 ans.
Or ceux-ci ont toujours des objectifs courts termes. Chez le politique, le court terme, c’est l’élection suivante! (celle-ci n’est jamais loin !). Et pour être réélu, ils préfèrent ne pas prendre de décisions sur le long terme, les mises en place pouvant être délicates.
Dans une entreprise imprégnée du LEAN, les acteurs travaillent sur le long terme avec une nécessité de travail collectif, de travail en équipe. Il y a des arrivistes dans certaines entreprises. Mais ceux-là ne sont pas des acteurs du LEAN. En politique, le long terme est très difficile à faire accepter : l’individualisme et le court terme sont trop importants . La solution, c’est sans doute une solution radicale du type : 2 mandats et après obligation de se retirer et de laisser sa place. Ainsi, on ne prend pas des décisions pour être réélu ! Homme politique, ce ne doit pas être un métier. Ce ne doit être qu’une mission.
5eme principe : Inculquez une culture de résolution immédiate des problèmes, d’obtention de la qualité au premier coup.
Combien de fois, des lois sont votées dans la précipitation, et pour lesquelles, de multiples amendements sont rajoutés. Tout cela se fait au coup par coup. Nos dirigeants ne recherchent pas toujours la cause racine du problème. Ils travaillent plutôt en curatif et font rarement du préventif !
Dans une entreprise LEAN, les employés sont formés pour utiliser en équipe de nombreux outils. Les hommes politiques sont plus formés aux outils du paraître. Peut-être faudrait-il rajouter des formations sur la gestion de projet, sur les outils de résolutions de problèmes. Ils apprendraient alors, qu’une session de résolutions de problèmes se prépare, et ne se déroule pas en pleine nuit après une journée de discussion.
8eme principe : Utilisez uniquement des technologies fiables, longuement éprouvées, qui servent vos collaborateurs et vos processus.
Ici, je ne parlerai pas de technologies, mais plutôt de principes, de méthodes, de services. Combien de fois, voyons nous des exemples qui fonctionnent parfaitement dans d’autres pays (ou dans des entreprises) et que nous ne voulons pas appliquer au niveau de l’état pour nous ne savons quelles raisons. Il faut innover en appliquant toujours le principe du PDCA.
La recherche et l’utilisation des meilleures pratiques sont beaucoup utilisées en entreprise. Au niveau de l’état,c’est sans doute parce que les ministres veulent leur loi, à leur nom! que nous changeons souvent sans malheureusement appliquer les meilleures pratiques. L’exemple typique, c’est au niveau éducation national : Quel ministre n’a pas une loi à son nom !
10eme principe : Formez des individus et des équipes exceptionnels, qui appliquent la philosophie de votre entreprise.
Ce principe nécessite une culture stable, une culture forte. Les valeurs et les convictions doivent être partagées par toute l’équipe. Un homme politique qui est élu, l’est avec un programme. Il devrait donc l’appliquer et le faire appliquer par ces collaborateurs.
Or, souvent, ce n’est pas le cas : frein dans la chaîne de validation des décisions (enchaînement de signatures dans différents services et administrations), attente des prochaines élections (c’est vraiment une cause de défaillance que nous retrouvons souvent!).
Dans une entreprise LEAN, un dirigeant exceptionnel est celui qui travaille pour l’avenir de son entreprise. En politique, malheureusement, un homme exceptionnel est celui qui travaille pour son avenir. La stabilité dans le temps étant beaucoup moins évidente en politique que dans l’entreprise, l’individu est effectivement beaucoup plus amené à travailler son avenir plutôt que celui de la collectivité.
12eme principe : Allez sur le terrain pour bien comprendre la situation.
Autant cela se pratique bien dans les entreprises ayant déployé le LEAN, autant cela ne se fait pas du tout dans la vie politique.
Malheureusement, très peu de nos dirigeant viennent du monde du travail. Pour la plupart, ils sortent de l’ENA et de ce fait n’ont aucune connaissance du terrain. Et le problème, c’est que les collaborateurs (hauts fonctionnaires), n’ont eux aussi aucune connaissance du terrain.
Dans une entreprise LEAN, beaucoup de personnes viennent du terrain et ont monté les échelons. Il faudrait essayer cela au niveau de l’état. Pourquoi ne pas mettre en place une formation d’apprentissage en politique, avec des stages réguliers sur le terrain!
Alors comment rendre plus LEAN la vie politique? Sur les 5 principes, le frein principal qui en ressort c’est :
Faire le juste nécessaire pour être réélu. Basons notre politique sur la réélection.
En entreprise, les acteurs du LEAN ne sont pas élus. Ils ont acquis la philosophie et travaillent sur le long terme. En politique, du fait des élections, les élus ne travailleront jamais sur le long terme. Nous ne pouvons supprimer les élections en laissant des dirigeants à vie (cela s’appelle une dictature). Pourquoi ne pas instaurer une règle limitant la durée dans le temps et intégrer le fait que la politique ce ne doit pas être un métier, mais une mission! Un mandat, et ensuite je laisse ma place ! Et si après quelques années, il est effectif que ma mission a été une réussite, alors je peux revenir. C’est le nouvel outil LEAN Politique.
Les politiques penseront alors plus à notre avenir, à l’avenir de notre pays et moins au leur.